Grésy-sur-Isère – Eglise Saint-Pierre-ès-Liens

Un village au cœur de la Combe de Savoie…
A mi-distance entre Albertville, porte des stations, et la « Porte de Savoie », Grésy-sur-Isère s’installe sur la rive droite de la rivière Isère. Plusieurs ruisseaux descendent tout droit des pentes de la Pointe des Arces, orientées plein sud, pour alimenter le lac communal creusé par d’anciennes carrières. Grâce à l’embouchure de l’Arc et de l’Isère, légèrement en aval de la commune, les pentes de l’ubac ne sont pas très élevées et le village bénéficie d’un excellent ensoleillement, même en hiver. C’est probablement pour cette raison qu’une occupation en ce lieu est très ancienne. Au néolithique déjà, l’homme bénéficie de ce cadre de vie fort convenable. De nombreuses preuves de vie et des témoignages de l’importance du bourg ont été retrouvées au fil du temps.

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Un village, deux églises… ou presque.
La première église de Grésy existe encore aujourd’hui. Bâtie à l’époque romane, elle remplace sans doutes un ancien édifice carolingien lui même construit sur l’emplacement d’un ancien temple romain. C’est en tout cas ce que les fouilles de la fin du siècle dernier ont montré. A cette même période, l’édifice roman a été comme ressuscité avec la création d’une charpente métallique pour représenter l’allure qu’à connu le lieu de culte. Plusieurs facteurs ont contribué à sa désacralisation en 1841 : la Révolution avait fragilisé l’édifice et la population grandissait à Grésy à tel point que le sanctuaire était bien trop petit et décentré du bourg. En 1830 déjà, le sujet était déjà sur toutes les bouches et le débat était là : reconstruire au même emplacement ou ailleurs ? Il a donc fallu une décennie pour statuer sur la vente de l’ancienne église et la construction d’une nouvelle. Plusieurs architectes savoyards ont été sollicité comme par exemple Ruphy, à l’origine de nombreuses églises du lieu. Mais c’est finalement Chiron qui sera retenu. Ce dernier aura l’audace de proposer une église certes néoclassique, conforme au courant de l’époque, mais avec une décoration intérieure entièrement peinte. Aujourd’hui, une association propose de restaurer cette église si singulière dans la région et fait appel à votre générosité (voir ci-après). En effet, les restaurations du XXe siècle -et plus particulièrement l’installation du chauffage à gaz- ont eu raison de la décoration unique de cet édifice construit entre 1839 et 1843, consacré en 1846 par Mgr Billiet, archevêque de Chambéry et futur cardinal.

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Deux cloches pour deux églises…
De l’ancienne église de Grésy, il reste la grande cloche de l’église actuelle. Elle est dédiée à la bienheureuse Marie et à saint Pierre, patron de la paroisse. Cette cloche a miraculeusement survécu à la Révolution Française et à la mise au banc de l’ancien sanctuaire, lui aussi placé sous la protection de l’apôtre Pierre. La piètre qualité de la date laisse une incertitude entre 1737 et 1757. Un document donne la réponse : il s’agit d’un acte paroissial du 19 août 1757 relatant la bénédiction de deux cloches, la première et la troisième par la pesanteur. Nous savons aussi que ces deux cloches remplacent deux anciennes, de 1532 et de 1640, et que la grande cloche a été alourdie de trois quintaux.
Le document ne disserte pas sur le fondeur des deux cloches, qui était jusque là inconnu. C’est en observant cette cloche de près qu’un détail saute à nos yeux : sur le bas de la cloche, une inscription semble limée… En jouant d’ombres et de lumières, nous parvenons tous à lire ceci « A GOUSSEL FOND… ». On peut donc là en conclure qu’un membre de la famille Goussel en soit le fondeur. Cette famille, originaires de Lorraine, ont sillonné les routes de l’actuelle France pour y réaliser de nombreuses cloches. On peut, par exemple, citer une cloche de presque deux tonnes pour la cathédrale de Chambéry en 1705 et une cloche en collaboration avec Jean-Baptiste Pitton à Féternes, en 1809. Avec la Révolution Industrielle, la famille installe ses fourneaux à Metz et prospérera jusqu’à la fin du XIXe siècle.
La petite cloche est résolument plus moderne et propre à l’édifice actuel. Baptisée en 1961 par Mgr de Bazelaire, archevêque de Chambéry, elle remplace une cloche plus ancienne. Cette refonte est le fruit de la générosité paroissiale.
Au début du XXe siècle, l’installation de la grande cloche est révisée. Un mouton en fonte remplace l’ancien joug en bois, encore déposé près de cette cloche. En 1961, la fée électricité n’a pourtant pas équipé la vielle cloche d’un moteur. Sa corde continue de descendre le long du clocher. Pourtant, un marteau de tintement lui permet de sonner les heures et de tinter lentement le glas lors d’une sépulture. La petite cloche, elle, dispose de son moteur de volée uniquement et permet de sonner les angélus et d’autres événements moins funestes. Peut-être qu’à l’avenir, nous pourrions réentendre les deux cloches chanter d’écho en écho, comme disait une chanson célèbre ?

Nom Fondeur Année Diamètre (cm) Masse
(kg)

Note

1

Ste Marie et St Pierre A. Goussel 1757 93,2 480 Sol♯3
2 Marie-Noël Paccard 1961 79,9 300

Si3

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Mes remerciements pour la visite du clocher et la sonnerie spéciale à la mairie de Grésy-sur-Isère et ses élus sous le mandat de M. François Gaudin, maire. Je remercie également pour l’accueil dans l’église à M. Elisabeth Léodice, présidente de l’association pour la sauvegarde des peintures de l’église de Grésy-sur-Isère et à quelques membres de son comité : Mme Evelyne Gervasoni et M. Jean-Claude Menjoz. Je ne saurais être exhaustif sans remercier M. Pierre Dubourgeat, président de l’écomusée et conseiller municipal de Montailleur pour la bonne organisation et Claude-Michaël « Quasimodo » Mevs accompagné de son aide précieuse quand il s’agit de rencontrer de belles cloches et autour d’un accueil plus qu’agréable !

Sources & liens :
Grésy-sur-Isère
Histoire de l’église
Association pour la Sauvegarde de l’Eglise de Grésy
Clichés personnels
Fonds privés
Relevé personnel


L’église de Grésy à besoin de vous ! Je cède la parole à l’association qui se mobilise pour cette remise en valeur :

L’église de Grésy-sur-Isère est le témoin d’une architecture religieuse caractéristique de la moitié du XIXème siècle. La « belle inconnue » -ainsi renommée par la guide du patrimoine chargée d’organiser les visites guidées- offre l’intérêt de n’avoir subi aucune transformation, ni restauration Relativement récent, puisque consacré en 1846, ‌cet édifice est resté dans « son jus ». Les murs sont entièrement recouverts de motifs floraux réalisés au pochoir comme l’imposaient la mode et les techniques de l’époque. Les plafonds sont entièrement décorés représentant les grands personnages de la Bible.
il est important de sauvegarder ce patrimoine – témoin de nos origines sardes. Les premiers travaux de restauration débuteront à la fin de l’année. Vous pouvez envoyer vos dons (déductibles) pour permettre à l’association de poursuivre son objectif.
Contact  04 79 37 36 05
Association pour la restauration de l’église de Grésy
29 place Pierre Bonnet   73460  Grésy-sur-Isère
renovationeglisegresy@gmail.com

Elisabeth Léodice, présidente

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