Le premier sanctuaire construit à l’emplacement de l’église Saint Michel remonte à 889. Il est certain que l’édifice était en bois. Devenu rapidement exigu, il fut très vite reconstruit sous l’impulsion de l’abbé de l’église Saint Étienne, édifice voisin aujourd’hui désacralisé. Saint Michel mesurait alors 58,44m de longueur et 9,74m de largeur. Son fondateur y a été inhumé en 1051. En 1497, le monument jugé « petit » par rapport au nombres de fidèles est rebâti. Les travaux sont interrompus en 1507 puis en 1513, lorsque la nef gothique fut achevée. Des mystères planent autour du chœur, car il a été allongé en conservant l’ouverture côté ouest (elle n’a donc pas été détruite). Les familles riches font bâtir – à leurs frais – des chapelles latérales. Vite édifiée, l’église sera consacrée en 1529. Cependant elle ne prendra sa forme actuelle qu’en 1667, date à laquelle la dernière des deux tours en façade est achevée. La façade figure parmi les plus remarquables de France, car elle mêle les styles gothique et renaissance. Ce mélange de courants architecturaux est expliqué par l’importance que les bourguignons donnaient au retour des formes antiques et l’influence de l’art italien.
Les huit cloches que compte l’édifice sont installées dans le clocher s’élevant sur le transept, et non dans les deux tours de façade. Six d’entre elles peuvent sonner à la volée, et deux sont fixes. Ces deux cloches tintant les quarts datent de 1560. Ce sont donc les doyennes de la sonnerie. Elles étaient auparavant accompagnées d’une cloche fondue en 1583, également pour l’horloge. L’heure est sonnée sur le bourdon, fondu en 1572 dans un profil lourd. Il était accompagné de deux cloches fondues en 1814. En 1860, une nouvelle cloche, fondue par des lorrains, est ajoutée. La sonnerie ne prendra véritablement sa forme actuelle qu’en 1899 avec la fonte de quatre nouvelles cloches par Arthur Farnier, installé à Dijon. Il est fort probable que les deux cloches fondues il y a tout juste deux siècles aient quitté le clocher à ce moment-là en vue d’être refondues.
N° | Nom | Fondeur | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) |
Note |
1 |
Mauris Jornot | 1572 | 169,9 | 3150 | Si 2 | |
2 | Armande | Arthur Farnier | 1899 | 140 | 1746 |
Do ♯ 3 |
3 |
Suzanne | Arthur Farnier | 1899 | 127,1 | 1271 | Ré ♯ 3 |
4 | Marie | Arthur Farnier | 1899 | 105,6 | 751 |
Fa ♯ 3 |
5 |
Petitfour & Richebourg | 1860 | 91,2 | 480 | La 3 | |
6 | Catherine | Arthur Farnier | 1899 | 79 | 321 |
Si 3 |
7 |
1560 | 43,5 | 50 | Si 4 | ||
8 | Barbe | 1560 | 38,7 | 40 |
Do ♯ 5 |
Vue sur le bourdon et les cloches 3 et 6.
Le métier de saintier, puis fondeur de cloches remonte au XVIIIe siècle pour les Farnier, originaires du Bassigny (Lorraine). Associés en 1877 à la fonderie de Robécourt (F-88), Arthur se sépare de son frère Ferdinand en 1894. Il partira pour s’installer à Dijon, rue de Jouvence, pour créer la fonderie Saint-Bernard qui se voudra d’abord concurrente, puis complémentaire de la fonderie lorraine. En 1902, le fis d’Arthur, Adolphe, est associé à la fonderie Saint-Bernard. 1906 sonnera le glas de cette association et la fonderie sera cédée à Eugène Farnier, neveu d’Arthur et cousin d’Adolphe. Parallèlement, Adolphe s’installe à Velars sur Ouche (F-21). Il est probable que la seconde guerre mondiale stoppa les activités de ces différentes fonderies.
Un grand merci au père Bernard Card, curé de la paroisse Saint Michel de Dijon pour son aimable autorisation ainsi qu’à Paul-Even Du Fou, sacristain pour son accueil et sa disponibilité. Des remerciements nourris à Matthias Walter, campanologue à Berne (CH) pour la mise a disposition de son relevé réalisé en 1999. Enfin, mention au père Gonnaud, curé de l’église Notre-Dame ; au père Christophe « Cloches71 » et Adrien pour leur précieuse collaboration et les moments d’amitié.
LIENS :
Eglise Saint-Michel (Wikipédia)
Eglise Saint-Michel (Patrimoine et Histoire)
Paroisse Saint-Michel
Dijon (Wikipédia)
Fondeurs de Cloches du Bassigny