
C’est au cœur de la vallée de Chamonix, dite « Vallée Blanche » que nous allons aujourd’hui. En écrivant ces quelques lignes, c’est pour moi en fait une plongée aux « archives » en publiant ce reportage datant en fait de 2015. La station des Houches est une des stations les plus spacieuses permettant de skier au pied du toit de l’Europe, le Mont-Blanc. Son patrimoine est également une pièce majeure de la vallée. Son église baroque et son clocher à bulbe aux traits romans (pour la maçonnerie) sont souvent cités en exemple, ses retables baroques sont réputés et que dire de la statue du Christ Roi, édifiée pendant les années 30 et 40, qui abrite la plus grande cloche de vallée. La commune abrite également cinq chapelles. Je vous propose de découvrir l’une d’entre elles.
Comme il était jusqu’alors assez rare de présenter une chapelle sur mon site, nous allons nous attarder sur leur rôle dans nos alpages. Souvent, l’église mère (c’est à dire l’église du village, au bourg) était trop éloigné de certains paysans. Alors, pour ne pas les éloigner de la religion qui était le centre de la sociabilité il y a bien des siècles, des églises miniatures sont édifiées dans des hameaux, ou quelques fermes étaient regroupées. Cette église « secondaire » parfois confiée à un chapelain ou desservie par un des vicaires de la paroisse pouvait jadis recevoir quelques sacrements, comme le baptême d’un nouveau né, qui devait se faire très rapidement après sa mise au monde. Aujourd’hui, les chapelles reçoivent quelques messes par an, quelques prières au mois de mai (mois de Marie). Dans nos contrées, les cloches sonneront bien-sûr ces occasions, mais ne manqueront pas non plus d’annoncer un décès dans le hameau. Rares sont encore aujourd’hui les chapelles électrifiées. Il faut donc toujours un sonneur pour actionner la cloche qui pèse en général quelques quintaux maximum.
La chapelle de la Griaz est au cœur d’un des plus importants hameaux historiques de la vallée. On y dénombrait une centaine de foyers en 1561 déjà. Elle a probablement été édifiée dès le XVIe siècle, date ou l’on commence à construire les chapelles dans la vallée. Elle est sous le patronage de Notre Dame et de saint Joseph. Les chapelles possèdent souvent plusieurs vocables pour protéger les hameaux de plusieurs causes, naturelles ou non.
Le petit clocheton permet aujourd’hui de voir sa cloche car il est dénudé de tout abats-son depuis quelques années. Celle ci a été fondue en 1828 par Louis Gautier, fondeur de Briançon maintes fois présenté ici. Elle possède encore tous ses équipements d’origine et elle est actionnée encore aujourd’hui à la corde depuis là chapelle. Elle pèse environ 100 kilos pour 60,4cm de diamètre. Elle porte le doux nom de « Marie Josèphe Geneviève » et tinte un « Mi aigu » (Mi4). Elle a été financée aux dépends des habitants du lieu-dit, parrainée par le Rd Chernier, curé des Houches et Geneviève Choupin. Elle cite également MM. Michel Garny et Nicolas Simond comme procureurs de la chapelle, probablement les gardiens.
Mes remerciements pour cette visite à M. Xavier Roseren, maire à l’époque de ma visite (aujourd’hui député de la 6e circonscription de Haute-Savoie) et à M. Crétenand, responsable des bâtiments de la commune des Houches. Remercié soit également l’abbé Georges Vigliano, curé de Chamonix pour l’autorisation de sonner la cloche.
Sources & liens :
Mairie des Houches
Paroisse de Chamonix
Les Houches
Relevé personnel