A la fin du XIe siècle, les comtes de Genève confient à l’abbaye Saint Michel de la Cluse la vallée de Chamonix pour y bâtir un prieuré. Au XIVe siècle, celui-ci dépendait de la toute proche collégiale Saint-Jacques de Sallanches. Après des siècles de prospérité, deux nouvelles paroisses se détachent de ce prieuré : celle d’Argentière et celles des Houches. Toutes deux invoquent les mêmes raisons : la proximité inexistante. Alors, en 1730, commencent les travaux de la nouvelle église des Houchards. Cette église en forme de croix latine à nef unique est consacrée en 1766. Elle est décorée dans le style baroque savoyard. Ce style, en vogue à l’époque, est issu de la Contre-Réforme au XVIe siècle. A l’extérieur de l’édifice, c’est surtout le bulbe au sommet du clocher qui le caractérise. Il a été reconstruit en 1839. On entre dans l’édifice par un portail en forme d’arc de triomphe, qui marque la séparation de l’art profane et de l’art sacré. En poussant la lourde porte de bois, on aperçoit un grand retable, entouré par deux autels latéraux. L’un dédié à Notre-Dame des Carmes, et l’autre au Rosaire. Dans le maître autel, on peut voir entre autres le baptême de Jésus par Jean-Baptiste, patron de la paroisse. En arrivant dans le chœur, il est conseillé de lever la tête car sur la voûte est peint la Passion de Jésus.
Trois cloches, 3 fondeurs, 3 lieux et 3 timbres différents. La sonnerie des Houches est la plus hétérogène qui soit. La plus grande cloche, indiscutablement baroque, a été faite par les frères Livremont, grande dynastie originaire du Doubs (25). La seconde cloche, plus récente que sa grande soeur, a été fondue par l’Isérois Jean-Baptiste Pitton, établi à Carouge (CH), commune à l’époque rattachée à la Savoie. La plus petite, enfin, provient des fours de Quintal, plus précisément ceux des frères Paccard, qui ont fondu, la même année, l’imposante sonnerie de la collégiale de Sallanches, composée de 9 cloches a la volée. Cette cloche, tout en les regardant, dialogue chaque midi avec le Christ-Roi et sa grande cloche. Si la plus grande cloche chante la gloire de Saint Jean-Baptiste, la cloche 2 nommée « Marie Michelle » prie également pour Saint Michel, qui demeure patron de la paroisse de Chamonix. La plus petite enfin porte le prénom de « Jeanne Pulchérie ». Il faut savoir que le prénom Pulchérie a toujours été très peu donné, ce qui rend encore plus rare une cloche portant ce prénom. Sa marraine ne se nommant pas ainsi, je pense que la cloche est soit un hommage à une personne ou à sainte Pulchérie, car en voyant la rareté de ce prénom, il n’est peut-être pas le fruit du hasard. Hélas la cloche ne peut pas nous répondre sur cette interrogation.
N° |
Nom | Fondeur | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 |
St Jean Baptiste |
Livremont frères | 1747 | 100,5 | 650 |
Fa ♯ 3 |
2 | Marie Michelle | JB Pitton | 1812 | 90,3 | 480 |
Sol ♯ 3 |
3 | Jeanne Pulchérie | Paccard frères | 1844 | 80,5 | 350 |
Si 3 |

Le beffroi et ses cloches.


(nom, fondeur, année, masse, diamètre, note (La3 = 435 Hz)
Mes remerciements à M. Le Maire des Houches et à M. Cretenand des services bâtiments et aux pères Vigliano et Mongellaz, curé et prêtre résident des Houches pour l’accès au clocher et les sonneries spéciales. Amitiés à Alex « Fred Phos » également de la partie.
Sources :
Petit Patrimoine
Inventaire personnel
Voir aussi :
Mairie des Houches
Office du tourisme
Les Houches sur Wikipédia
L’Eglise des Houches
Paroisse les Houches