Après plusieurs découvertes (et redécouvertes) en Chablais, je vous propose maintenant de nous déplacer en basse vallée de l’Arve, capitale du décolletage. La commune d’Arenthon, fortement résidentielle est à mi distance entre les stations de ski des Aravis et du Giffre et le Lac Léman.
La commune d’Arenthon est idéalement située sur un terrain presque plat, non loin de l’Arve, principale rivière du département. Il y a quelques mois seulement, on découvre sur la commune des restes d’un village gallo-romain. On avait pas de doutes sur l’ancienneté du lieu. La famille noble éponyme reste entourée de mystères. Elle apparaît au XIIIe siècle lorsqu’elle s’éloigne de sa commune d’origine pour se rapprocher d’Alex et de sa famille noble. La descendance sera longue et fructueuse. Le plus célèbre membre de la famille est Mgr Jean d’Arenthon-d’Alex, prince évêque de Genève « en exil » à Annecy au XVIIe siècle. La famille s’éteindra quelques décennies après lui, début XVIIIe siècle. Le château d’Arenthon, hélas aujourd’hui presque totalement détruit, était le dernier vestige de cette famille. Aussi connu sous le nom de « château de Sonnaz » était depuis 1741 propriété d’une autre grande famille, Gerbaix de Sonnaz, originaire de Chambéry.
A seulement quelques centaines de mètres du château se trouve le choeur du village avec son église dédiée à saint Théodule, premier évêque du Valais. Ce saint « local » est particulièrement vénéré dans nos contrées. L’église est assez ancienne. Le chœur gothique a probablement été élevé avant 1516 par Jacques Rossel. En 1721, l’église est profondément remaniée et la nef est reconstruite. Au cours du XVIIIe siècle, François Riondet et Jean-François Guillet de Samoëns sont chargés de refaire le clocher, qui sera à nouveau reconstruit en 1939, à la suite d’un incendie de sa flèche. Par bonheur, les deux cloches sont restées intactes.
Les cloches, parlons-en. Si nous passons à Arenthon dans la journée, il est possible de les distinguer : les baies ne sont pas munies d’abat-son. En 1806, au lendemain de la Révolution, les clochers doivent être « repeuplés ». Alors les fondeurs s’activent. Jean-Daniel Dreffet et son fils Barthélémy signent alors la petite cloche. Comme les cloches de ce fondeur, elle est plutôt riche sur le plan iconographique. Ainsi, on peut voir frappé sur la cloche un ostensoir, un Christ ou une Vierge. Outre son parrain et sa marraine, elle cite tout le conseil municipal en fonction et le « recteur » (curé) en charge de la paroisse. Cette cloche est depuis peu munie d’un joug en acier et d’un battant neuf. Il y a quelques années encore, elle était pourvue de son mouton d’origine en bois. Sa grande sœur, elle, possède un joug massif en bois, avec des ferrures neuves. Elle a été réalisée en 1843 par les frères Paccard établis à Quintal. Ce « monument de la foi de la commune d’Arenthon » comme le raconte la cloche a été dimensionné pour ce clocher. Lors de la volée, son battant passe à quelques centimètres des murs !
N° | Nom | Fondeur(s) | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 | n.c. | Frères Paccard | 1843 | 123,5 | 1200 | Mi3 |
2 | n.c. | Dreffet JD & B | 1806 | 95.1 | 500 | La3 |
Mes remerciements pour cette visite du clocher à Mme Chantal Coudurier, maire, pour son aimable autorisation. A l’employé des services techniques et à M. Verdel, sacristain, pour l’accès au clocher et les sonneries spéciales.
Sources & Liens :
Arenthon
Château de Sonnaz
Fonds privés
Relevé & clichés personnels
Mairie d’Arenthon
Paroisse Sainte-Marie en Pays Rochois