Après le clocher de la chapelle de Lully, je vous invite à découvrir l’église mère de cette double paroisse, aujourd’hui intégrée à l’ensemble Saint-Jean-Bosco basé à Bons-en-Chablais. Elle se situe dans une commune de 900 habitants qui tirerait ses origines à l’époque romaine. Majoritairement résidentielle, la plus grande partie des habitants se séparent entre le bourg et le hameau de Rézier. Ce sont des vignes de ce hameau qui sont cédées au XIIIe siècle à la chartreuse de Vallon, à Bellevaux. Elles ont été données par le seigneur de Fessy et le comte Thomas de Savoie.
L’église, dédiée à saint Jean-Baptiste, prouve l’ancienneté de la paroisse. On sait qu’en 470, Domitanius, évêque de Genève, vint renverser une idole vénérée au sommet des Voirons, non loin de là. Une église serait construite au VIIe siècle. On ne sait rien de celle ci, ni ses dimensions, ni si elle a été remaniée jusqu’au XIIIe siècle. Le premier curé mentionné dans les archives est Messire Girard en 1227.
La nouvelle église a été construite entre 1518 et 1536. Elle a été légèrement déplacée par rapport à l’édifice primitif. L’église était plutôt simple et de dimensions modestes. Le chœur était un chevet plat et le clocher servait de porche. Ce dernier a été frappé par la foudre en 1726. Les habitants en profitent pour le restaurer ainsi que l’église. Un conflit naît entre Fessy et Lully. En effet, ce dernier refuse de participer aux frais de restauration de l’église (ils avaient leur chapelle).
Au lendemain de la Révolution, l’église était jugée dans un état plus que moyen. En 1820, les deux communes ont accepté cette restauration. Les travaux auront lieu en 1823. La nef sera reconstruite plus grande, avec deux bas côtés. Quant au massif clocher, qui sert aussi de porche. Quelques débats ont lieu entre les deux communes. Finalement, il sera terminé en 1835. Une plaque près de la tribune retrace son histoire.
En son sommet, deux cloches sont comme « perdues » dans un immense beffroi en bois. En effet, le clocher est de même largeur que la nef, et les cloches plutôt « modestes ». On imaginerait sans peine une sonnerie digne d’une cathédrale en son sein. Mais compte tenu du village et de l’usage des cloches, la sonnerie correspond bien. En 1753, l’unique cloche est refondue. Mais elle ne reviendra pas seule : c’est à cette date qu’une autre cloche est ajoutée. En 1788 Jean-Daniel Dreffet, maître fondeur de Genève, refond la plus grande. Du bronze a été récupéré de l’incendie du couvent des Voirons en 1787.
Les deux cloches actuelles datent du XIXe et du XXe siècle. La plus grande a été fondue en 1858 par les frères Beauquis de Quintal avec le métal de la cloche de 1788. Ses inscriptions en latin, outre le parrain et la marraine, mentionnent le psaume 50 ainsi qu’une louange à saint Jean-Baptiste, patron de la paroisse.
La plus petite cloche est la refonte d’une des deux cloches de 1753. Elle est très récente car date de 1968, soit un an avant la nouvelle cloche de Lully. Elle aussi cite l’abbé Veyrat et les maires des deux communes. Elle porte le doux nom de « Marie ». En plus d’une vierge à l’enfant et d’un christ, elle arbore deux effigies : celle de saint Maurice, patron de Lully, et saint Jean-Baptiste.
N° | Nom | Fondeur(s) | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 | Marie Louise Joséphine | Beauquis Frères | 1858 | 122 | 1100 | Mi 3 |
2 | Marie | Paccard | 1968 | 80.5 | 350 | Si 3 |
Je remercie pour cette visite la muncipalité : M. Condevaux, maire, et M. Godé, adjoint. Je remercie aussi la paroisse et plus particulièrement Mme Lacroix, sacristine.
Je n’oublie pas non plus mon fidèle ami Mike « Quasimodo » toujours présent pour m’aider dans mes visites.
Sources & Liens :
Fessy
Mairie de Fessy
Paroisse de Fessy
« Nuit des Eglises : Eglise de Fessy » par D-L Lavy, 2017
Fonds privés – Clichés personnels