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Bucolique village qu’est Crest-Voland. Constitué de 400 âmes, il est installé au nord du département de la Savoie, dans le Val d’Arly. Cette commune jouit comme beaucoup d’autres d’une forte affluence touristique, liée en majeure partie aux sports d’hiver. Crest-Voland est un village traditionnel : le clocher de son église se dresse au centre de la commune, il est encerclé de chalets qui entourent également deux chapelles, de part et d’autres de la commune.
L’église, dédiée à la Nativité de Notre-Dame, a été construite au XIXe siècle… ou plutôt reconstruite! L’édifice primitif, datant probablement de la Renaissance, a connu une longue période de dégradations qui commença début XVIIIe siècle. Le coup de grâce a été la destruction partielle du clocher pendant la Révolution. En 1857, une souscription est lancée pour le nouveau sanctuaire. Les travaux commencent en 1863. L’architecte est Ruphy d’Annecy (Haute-Savoie) qui dessine les plans d’un lieu de culte néo-gothique. Les travaux sont achevés en 1866. La dédicace a lieu la même année. L’édifice n’est pas en lien avec les réputés sanctuaires baroques de la vallée et le clocher ne ressemble en rien aux bulbes de ces mêmes églises! Il est plutôt couronné par une sobre flèche.
Si les dimensions de l’église sont relativement modestes, son clocher pourtant proportionnel à l’édifice religieux abrite l’un des carillons de nos départements. Ce ne sont pas moins de 10 cloches, dont 3 en volée, qui se cachent derrière les baies gothiques au pied de la flèche. Avant la Révolution, pourtant, l’ancien clocher était maigre en cloches. On note une seule cloche de quatre quintaux installée en 1650. Cette cloche fut réparée en 1736. A cette même date, nous notons la présence d’un fondeur lorrain nommé Jean-Baptiste Chrétiennot. Il réalisa également une seconde cloche. La cloche de 1650 fut victime des masses révolutionnaires. La cloche lorraine, dédiée à la Vierge et à Saint Grat évêque d’Aoste, fut conservée. En 1818 est installée une petite cloche, hélas livrée sans inscriptions ni signature. Les archives nous apprennent que c’est Jacques Claray-Clarésy qui donna une somme pour qu’une seconde cloche soit fondue 8 ans après sa mort. Il prit congé de notre monde en 1810. En 1880 et 1882, les fondeurs Georges et Francisque Paccard reçurent la commande de deux cloches intermédiaires. En 1932, les fils de Georges réalisent encore deux cloches qui seront à poste fixe. Enfin, en 1997, trois cloches sont ajoutées pour permettre à l’instrument de passer de 7 à 10 cloches. Ces cloches proviennent des dons de villageois. Le carillon sert aujourd’hui quelques fois par an au bon vouloir des quelques carillonneurs locaux. Son clavier normalisé permet un jeu assez facile et la place de la mairie a proximité est un très bon lieu d’écoute pour des concerts, même s’ils sont limités par la tessiture et la justesse approximative de l’instrument. Les trois grandes cloches sonnent également en volée. Malgré une électrification restaurée il y a quelques années, les cloches peuvent encore être actionnées à grand renfort d’huile de coude, pour les sépultures, par exemple. La cloche de 1736 possède ses équipements pour la sonnerie en volée, mais elle n’a jamais été électrifiée : la vétusté de l’installation ne permet pas une sonnerie de cette cloche en toute sécurité.
Nº | Nom | Fondeur | Année | Masse (kg) | Diamètre (cm) | Note |
1 | Ste Marie | Frères Paccard | 1842 | 500 | 95,1 | La ♭ 3 |
2 | inconnu | G&F Paccard | 1880 | 350 | 84,5 | Si ♭ 3 |
3 | inconnu | G&F Paccard | 1882 | 250 | 75,4 | Do 4 +3 |
4 | Ste Marie & St Grat | JB Chrétiennot | 1736 | 230 | 73,9 | Ré ♭ 4 |
5 | Alice Marie Thérèse | Fils de G. Paccard | 1932 | 130 | 60,5 | Mi ♭ 4 |
6 | inconnu | inconnu | 1818 ? | 85 | 54 | Fa 4 |
7 | Estelle | Paccard | 1997 | 83 | 52,7 | Sol ♭ 4 |
8 | Charles Albert | Fils de G. Paccard | 1997 | 80 | 49,5 | Sol 4 |
9 | Amélie Marie Adèle | Paccard | 1932 | 70 | 44,4 | La ♭ 4 |
10 | Marie Rose | Paccard | 1997 | 45 | 41,2 | Si ♭ 4 |
Nº | Nom | Fondeur | Année | Masse (kg) | Diamètre (cm) | Note |
Tout d’abord, voici quelques vues globales de l’ensemble campanaire. Ensuite, quelques détails sur les cloches de volée, puis les cloches fixes.
Mes remerciements à M. Louis Mollier, paroissien, pour l’accès au clocher et pour l’autorisation de réaliser quelques morceaux et ces quelques volées. Amitiés à mes amis Mike « Quasimodo« , Mehdi « Cloches Comtoises« , Dominique « Valdom68 » et Guilhem, organiste d’Yverdon-les-Bains pour la collaboration et les échanges amicaux.
Sources :
Commune de Crest-Voland
Eglise de Crest-Voland, Calaméo
Fonds Privés
Inventaire propre