Installé au bords du Lac d’Annecy, Saint-Jorioz est idéalement placé au nord-ouest du Massif des Bauges. Cette commune de plus de 5’000 habitants offre également une vue d’exception sur les Aravis avec en tête le Mont Veyrier et ses 1’291 mètres.
Le nom de la commune proviendrait pour certains de Bienheureux Jore qui fut le fondateur du prieuré aujourd’hui disparu à l’emplacement actuel du lieu-dit « Vielle Eglise » près du Lac. D’autres sources préfèrent plutôt la dérivation en patois savoyard de « saint Georges » comme il est le cas pour Saint-Jeoire-en-Faucigny, non loin de là. L’ancien prieuré était d’ailleurs sous le vocable de saint Georges. Ce prieuré -parlons en- a été fondé par Bx Jore en personne probablement au IXe siècle. Il a été installé au lieu dit actuel « la Vielle Eglise » plus proche du lac que le chef-lieu actuel. Les moines bénédictins l’occupèrent jusqu’en 1763, date de fermeture de celui-ci. Si il ne reste qu’un simple calvaire marquant son emplacement, des fouilles permettent de dire que l’église priorale était romane et qu’elle était accolée d’un cloître et de l’église paroissiale. Celle-ci, dédiée à saint Nicolas depuis 1715, a depuis été détruite.
Déjà à l’ordre du jour en 1853, la destruction n’a été effective qu’en 1885. C’est à cette date que commencent, a quelques centaines de mètres de là, à l’actuel chef-lieu, les travaux d’une nouvelle église néo-gothique par Jean Dénarié. La première messe y est célébrée le 31 octobre 1886. Cependant, la consécration n’a pu se faire avant l’année 1897. Au fond de la nef sont placées dans une modeste chasse les reliques de saint Jore, fondateur de la commune. En 1899 déjà, l’église subit des dégâts d’un orage. L’histoire se répète un certain 23 février 1935. Le clocher aura à faire à une véritable tempête qui aura raison de lui.
Avec le clocher, c’est un pan de l’histoire campanaire qui s’en est sans doutes allé. Mais, par miracle, la doyenne de la sonnerie datée du XVIe siècle demeurait intacte. Elle sonne toujours aujourd’hui. Avec elle, la plus petite cloche a également pu traverser ses dures épreuves. Du nom de « Louise », elle est beaucoup plus récente car elle a été fondue en 1909 par les frères Georges & Francisque Paccard. Ce sont les fils de Georges, Joseph et Louis, qui ont réalisés les deux nouvelles cloches : la plus grande et la troisième, par la tonalité et le poids. Ces deux cloches aux iconographies soignées relatent la tempête qui ont eu raison des deux anciennes cloches qu’elles remplacent.
N° | Nom | Fondeur(s) | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 | Johanna Catharina Desiderata | Les Fils de G. Paccard | 1935 | 105,6 | 900 | Fa 3 |
2 | Marie | inconnu | XVIe siècle | 99 | 600 | La ♭ 3 |
3 | Maria Margarita Francisca | Les Fils de G. Paccard | 1935 | 79 | 350 | Si ♭ 3 |
4 | Louise | G&F Paccard | 1909 | 69,2 | 250 | Ré ♭ 4 |

J’adresse mes remerciements pour cette visite à la commune de Saint-Jorioz sous le mandat de M. Michel Béal. Je remercie également M. Fabrice Benoît, en charge des bâtiments, pour son accueil chaleureux.
Sources & liens :
Mairie de Saint-Jorioz
Paroisse Sainte Teresa de Calcutta
Fonds privés
Relevé personnel