Vinzier – Eglise Saint-Pierre

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C’est aujourd’hui au cœur du Chablais, province de Savoie, que nous emmènent nos périples campanaires. C’est sur le plateau de Gavot, au dessus des célèbres communes de Thonon-les-Bains et Evian-les-Bains, que se trouve le village de Vinzier.
Comme dans tout village, l’église et son clocher-flèche sont un véritable point de repère. Sur ce même plateau, les romains y possédaient de multiples villas. Les sources s’accordent à dire que plusieurs d’entre elles ont été sur le territoire actuel de la commune. Étymologiquement, « Vinzier » serait dérivé d’un nom antique. Au XIIIe siècle, la puissante Abbaye d’Aulps, sise à quelques kilomètres de là possède quelques possessions sur Vinzier. Le village contraste nettement avec les stations en amont et les villes lacustres en aval car il demeure dans les villages savoyards traditionnels avec un fort caractère paysan.

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Si la vie a Vinzier n’est pas installée depuis hier, ce n’est pas le cas de sa paroisse qui est beaucoup plus jeûne : elle est née en même temps que l’église actuelle : en 1892. Jusqu’alors, la paroisse dépendait de Chevenoz, à quelques kilomètres de là. L’intérieur de l’église est relativement sobre. Elle est dans le style néogothique ogival et le sanctuaire prend la forme d’une croix latine : une simple nef avec un transept.

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Il est cependant fort probable qu’elle remplace une ou plusieurs chapelles. J’en prends pour preuve la plus grosse des trois cloches. Elle a été fondue en 1825 par Jean-Baptiste Pitton, maître-fondeur de Carouge maintes fois présenté ici. En 1895, la fonderie Paccard livre à Vinzier une seconde cloche. Baptisée « Joséphine », elle est un petit peu plus petite que sa grande sœur. Pour l’occasion, le clocher -flambant neuf- est doté d’un nouveau beffroi. En 1929, la génération suivante des Paccard installe à Vinzier une troisième cloche, nommée « Marie-Françoise ». Contrairement aux autres cloches, elle est installée différemment dans un système dit du « rétrolancé » (très bien représenté dans la région). Breveté par Paccard en 1891, il permet de réduire les forces émises par la cloche lors de la volée vis à vis du beffroi mais aussi de ménager les sonneurs. Ce système fut énormément prisé par la fonderie ancilevienne entre (environ) 1905 et 1935. Il est aujourd’hui uniquement installé sur les cloches d’un poids très important (par exemple la Peace Bell de Newton ou la sonnerie monumentale de Markham). Les trois cloches de Vinzier égrènent le motif dit « Te Deum », à l’harmonie discutable, certes, mais composé d’une cloche baroque et de deux générations Paccard. C’est une des multiples sonneries villageoises hétérogènes qui fait le charme de nos clochers.

Nom Fondeur(s) Date Diamètre (cm) Masse (kg) Note
1 saint Pierre J-B Pitton 1825 96,4 ~525 Sol ♯ 3
2 Joséphine G&F Paccard 1895 85 ~380 Si 3
3 Marie-Françoise Les fils de G. Paccard 1929 74 ~260 Do ♯ 4
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Détail de la cloche 2, Joséphine.

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Mes remerciements pour cette visite à Mme Marie-Pierre Girard, maire de Vinzier, pour l’autorisation et les sonneries spéciales. Je remercie également les agents municipaux qui nous ont spécialement ouvert le monument pour notre visite.
Je remercie également mon ami Guilhem Lavignotte, organiste d’Yverdon-les-Bains pour l’aide apportée a la réalisation de ce reportage.

Sources & liens :
Eglise de Vinzier
Mairie de Vinzier
Inventaire personnel
Fonds privés

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