La Baume – Eglise de l’Immaculée-Conception

La chapelle de Gys (commune du Biot). Au loin, l'église de la Baume.
La chapelle de Gys (commune du Biot). Au loin, l’église de la Baume.

C’est sur les rives de la Dranse -de Morzine- qu’est installé le village de la Baume, et ses 278 Baumis. À mi-chemin entre le Lac Léman et les grandes stations des Portes du Soleil (Morzine-Avoriaz, Les Gets…), ce village s’étend du Col de Seytrousset (à l’ouest) au Col de Nicodex (à l’est) tout en passant par la Pointe d’Ireuse, le Mont Billat ou l’Arrête des Aiguillettes. Enfin, en aval de la commune se trouve le Barrage hydroélectrique de Jotty.

L'église et la place du village.
L’église et la place du village.

A l’origine, le territoire de la Baume et ses hameaux ne dépendaient pas -comme le reste de la vallée- de l’Abbaye d’Aulps mais des seigneurs des Allinges. C’est au XVIe siècle seulement que la puissante abbaye bénédictine obtint les droits sur ce territoire.
L’église, dédiée à l’Immaculée Conception ne passe pas inaperçue puisque de son rocher, elle domine la route reliant Thonon à Morzine. Si elle semble défier le temps, sa construction ne date pourtant que du XIXe siècle : elle est même contemporaine à la scission du village avec le Biot, installé de l’autre côté de la Dranse qui creuse la vallée.
L’église de la Baume est consacrée en 1867, mais son histoire commence en 1840 quand la paroisse du Biot émet le souhait de déplacer son église. Le nouvel emplacement n’est pas à l’avantage des habitants situés outre Dranse. L’église de la Baume commence donc a être élevée en 1846, tout comme celle du Biot. Celle-ci sera consacrée en 1850 déjà. Les dissidents refuseront d’y entrer. Un an plus tard, l’évêque reconnait le bien fondé de la séparation et la Baume sera érigée en paroisse en 1852 avec la nomination du père Cathand comme curé. Il semblerait que la consécration tardive (1867) soit due au fait que l’autel n’était pas conforme car non scellé au mur. Ladite consécration interviendra une fois ce problème corrigé.
L’église est de style néo-classique avec trois nefs. L’orgue en tribune date de 1872. Il est classé monument-historique. Si sa soufflerie est aujourd’hui électrique, le système manuel n’est pas condamné pour autant et la soufflerie peut être encore actionné à grand renfort d’huile de coude ! Le clocher, enfin, sera reconstruit lors de la seconde guerre mondiale, suite au malheureux incendie qui détruisit toute la tour.

Les premières cloches, commandées dans les années 1860, ont malheureusement péri dans ledit incendie. Mais si tôt le clocher reconstruit, quatre nouvelles cloches sont commandées à la fonderie Paccard et installées au clocher, probablement reconstruit à l’identique. Bénies le 6 octobre 1940, elles ne le sont pas par Mgr du Bois de la Villerabel, comme le mentionnent leurs inscriptions, mais par le vicaire général, Mgr Mogenet. Ce premier avait été nommé -entre la fonte et la bénédiction- archevêque du diocèse d’Aix-en-Provence.
Depuis leur installation, « Agnès », « Marie-Louise », « Thérèse » et « Marie-Magdeleine » sont installées derrière les abat-sons. Entourées de béton, elles sont pourtant installées sur un beffroi en bois dont les croisillons sont typiques de la fonderie annecienne. Équipées avec des jougs en fonte, elles se balancent en « rétro-mitigé » ce qui donne une sonnerie plus lente et un petit peu plus aérienne. Les trous dans la dalle de béton laissent penser que les cloches n’ont pas été électrifiées immédiatement et que les sonneurs avaient moins de peine à les sonner que les anciennes, très certainement équipées pour une volée franche.
Ci-dessous, voici quelques clichés de la réception des nouvelles cloches (1940).

CP Cloches
Cloches 02 Cloches 01

Nom Masse (kg) Diamètre (cm) Note
1 Agnès 1’058 119 Mi 3
2 Marie-Louise 739 106 Fa ♯ 3
3 Thérèse 540 95 Sol ♯ 3
4 Marie-Magdeleine 344 80,4 Si 3
Les fils de G. Paccard fondeurs à Annecy-le-Vieux – A.D. 1940

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J’adresse mes sincères remerciements à M. Bruno Isnard, employé communal et sacristain, pour l’ouverture du clocher et pour les sonneries spéciales. Je remercie également M. Jean-Michel Wach, Guide du Patrimoine des Pays de Savoie, pour ses intéressantes anecdotes et images d’archives, et Mike « Quasimodo » pour son étroite collaboration lors de notre visite effectuée au printemps 2016.

Sources :
Mairie de la Baume
Fonds et collections privées
Inventaire personnel
Jean-Michel Wach, Guide du Patrimoine des Pays de Savoie
« Histoire de la Paroisse de la Baume« , Abbé G. Paumaz, 1951

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