L’origine d’une congrégation religieuse remonte au XIIe siècle : en 1147 le Seigneur Aymon I de Faucigny fait une donation à des moines dans le but qu’ils s’installent dans sa province. Au retour de sa seconde croisade, il apprend que la congrégation s’est installée dans la vallée du Brévon. Elle partira ensuite dans la vallée du Béol, mais des difficultés climatiques lui feront abandonner son projet. Quelques décennies plus tard, Jean d’Espagne réinvestit ce site qui prendra le nom du Reposoir, puisque le vallon appelait -selon lui- au repos. Jean d’Espagne sera inhumé en ces lieux. En 1649, Charles-Auguste de Sales, neveu de Saint François de Sales et figurant parmi les successeurs de son oncle à la cathèdre du diocèse, le fait exhumer. Jean d’Espagne sera béatifié en 1864 par Pie IX. En 1671, les habitations sont restaurées. Une partie sera détruite par les flammes en 1705.
La Révolution Française met un terme à cette page de l’histoire religieuse du Reposoir, car la Savoie, rebaptisée pour l’occasion « Département du Mont-Blanc » appartenait à la France jusqu’au temps de Napoléon I. Le Reposoir devient alors une paroisse en 1803. En 1855, les chartreux sont à nouveau chassés, mais ils reviendront en 1856, avant d’être définitivement expulsés en 1901. Six ans plus tard, l’ensemble est réaffecté en hôtel de luxe. 1910 voit l’entrée et le portail être classés aux Monuments Historiques. En 1932, les bâtiments sont réinvestis après des années de restauration. L’ensemble est placé intégralement sous la protection des Monuments Historiques en 1995.
Le Carmel possède aujourd’hui cinq cloches, réparties dans les deux clochetons : le premier, au dessus de la chapelle, abrite les quatre plus grandes. La plus petite prend place dans le clocheton au dessus du porche.
La plus ancienne mention de cloche remonte à 1721, cloche refondue en 1998. En 1946 une autre refonte aura lieu, mais cette fois ci, nous ne savons pas la date de l’ancienne cloche.
Le clocher de la chapelle est accessible en entrant en clôture. Il faut pour cela utiliser un ensemble de couloirs et passages pour enfin finir dans les combles de l’édifice. Des escaliers en bois nous mènent à un premier palier, là où l’extrémité d’une corde pend. Une autre volée de marches conduit au tableau électrique des cloches. Un dernier escalier mène au beffroi : nous y découvrons quatre belles cloches, réparties entre deux travées : nord et sud. La plus grande se trouve dans la travée sud, côté ouest. La deuxième est à l’opposé : travée nord, côté est. Ces deux premières cloches sonnent dans l’axe ouest-est (axe de la nef). Les deux plus petites sonnent dans l’axe nord-sud. La troisième, encore actionnée manuellement aujourd’hui (si panne de courant, par exemple) est dans la travée nord, vers l’ouest. La plus petite se trouve dans la travée sud, côté est. Les quatre cloches se trouvent donc chacune dans un angle du clocher.
Le clocheton possède lui aussi sa cloche, de dimensions beaucoup plus modestes. Elle est actionnée (rarement) à l’aide d’une corde et sonnait jadis pour annoncer que les Chartreux donnaient la soupe aux pauvres, m’ont confié les carmélites. La corde pend jusque dans l’entrée. Malgré sa petite taille, elle est « accordée » avec ses grandes sœurs du clocher principal. Les quatre grandes cloches rythment la vie religieuse des sœurs et s’entendent, tout comme l’église, depuis chaque hameau du Reposoir.
N° |
Nom | Fondeur | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 | Marie Cécile | Les fils de G. Paccard | 1931 | 100 | 620 |
Sol 3 |
2 |
Michel | Les fils de G. Paccard | 1931 | 79,3 | 320 | Si 3 |
3 | Ste Trinité & Ste Vierge | Fonderie Paccard | 1998 | 67 | 230 |
Ré 4 |
4 |
Thérèse Magdeleine | Les fils de G. Paccard | 1946 | 60 | 110 | Mi 4 |
5 | Immaculée Conception | Les fils de G. Paccard | 1924 | 27 | 30 |
Sol 5 |

Dédicaces et décors sur la deuxième cloche dédiée à Michel et aux Archanges.

La plus petite des cloches du Carmel, dans son clocheton trônant au dessus du porche.
Le Carmel est ouvert toute l’année de 8h30 à 12h00 et de 14h30 à 18h00. La messe y est dite tous les jours à 8h30 et les Vêpres à 16h35. Néanmoins une majeure partie n’est pas accessible car les sœurs y vivent. Le cloître du XIIe siècle en clôture est néanmoins ouvert lors des journées du patrimoine en septembre.
Un remerciement à l’ensemble du Carmel du Reposoir sous la direction spirituelle de sa Mère-Prieure pour les autorisations, l’accueil et la disponibilité. Mention à mon camarade Guilhem Lavignotte, organiste à Yverdon-les-Bains, qui m’a prêté main forte.
LIENS :
http://carmeldureposoir.alwaysdata.net/
http://www.carmel.asso.fr/Le-Reposoir.html
http://www.lereposoir.fr/articles.php?lng=fr&pg=34
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chartreuse_du_Reposoir