C’est aujourd’hui dans la Vallée Verte que nous nous retrouvons, pour ce premier clocher gravi en 2019. Il se situe dans un village paisible de 500 habitants, entouré de vastes pâturages dont les reliefs ont été creusés par la Menoge, qui quittera la vallée en aval de la commune. Les quelques cinq cents Santadrions peuvent s’enorgueillir de posséder trois lieux remarquables : une chapelle blottie dans les Voirons, des meulières classées et une église néoclassique.
Cette église dédiée à l’apôtre André est construite dans un style courant pour la région : néoclassique. Ses origines sont plutôt inconnues, mais le clocher laisse penser qu’il est plus ancien que la nef. Une église est en tout cas attestée dès le XIIe siècle. L’église semble avoir été bâtie entre 1855 et 1858, bien que d’autres sources donnent la date de consécration à 1837. Quoi qu’il en soit, c’est un édifice néoclassique sarde qui accueille le visiteur ou le croyant. Au centre de l’église, il est conseillé de posséder une vue large : aussi bien pour contempler le maître autel et les autels latéraux -dédiés aux saints André, François et Joseph, ou à la Vierge- mais aussi la coupole au ciel, qui se base sur les Saintes Écritures. Il a été remis à neuf pendant la restauration de 1987, tout comme le chemin de croix.
Qu’ils soient de Genève, de Carouge ou d’Annecy-le-Vieux, les fondeurs ont su marquer de leur empreinte le clocher de Saint-André. Des archives pré révolutionnaires, seule une cloche est mentionnée. Bénie le 7 juin 1670, c’est à l’époque la petite cloche : il y en avait donc au moins deux. En 1782, Jean-Daniel Dreffet, fondeur natif de Coppet (CH-VD) installe une cloche dans le clocher. Cette cloche a retenu toute mon attention pour la visite : elle possède des caractéristiques baroques intéressantes ! Son profil léger (moins de 500 kilos pour un fa dièse!) mais sa puissance sonore montre le talent d’un fondeur qui ne cessera, jusqu’au siècle suivant, de progresser ! Cette cloche a pu survivre à la Révolution Française… et aux refontes ! On sait qu’en 1811, Jean-Baptiste Pitton de Carouge installe une cloche de 150 kilos au clocher. On en entendra plus jamais parler jusqu’en 1938. A cette date, Joseph Paccard, fondeur, se rend au clocher sur demande de la commune. Il constate que la grande cloche bien que « mauvaise », sonne encore, et que la petite est fêlée, à cause d’un battant mal adapté. Il propose alors une cloche plus grosse, en « do dièse, pour 225 kilos ». Il précise qu’elle sera plus puissante que la grande cloche à elle seule ! En novembre, la cloche est coulée et livrée à Saint-André. Le 8 décembre, elle sonne pour la première fois dans le clocher.
N° | Nom | Fondeur(s) | Année | Diamètre (cm) | Masse (kg) | Note |
1 | xx | JD Dreffet | 1782 | 90 | 380 | Fa♯3 |
2 | Marie-Anselmette | Fils de G. Paccard | 1938 | 71.5 | 220 | Do♯4 |
Mes remerciements pour cette visite à la municipalité sous le mandat de M. Jean-François Bosson, maire. Je remercie également Mme Ruhin, sacristine, et M. Francis Hominal, conseiller municipal, pour l’ouverture du clocher et l’accompagnement durant cette visite.
Sources & Liens :
Mairie de Saint-André
Eglise Saint-André
F. Hominal « La refonte d’une cloche à Saint-André : Marie-Anselmette« , Bulletin municipal 2017
Fonds privés
Inventaire personnel
Clichés personnels